Interview Planète BD (2013)
Interview réalisée par Nicolas Demay pour Planète BD.
Bonjour monsieur Hara. Pouvez-vous nous raconter vos débuts en tant que mangaka ?
J’ai commencé ma carrière de mangaka avant même d’avoir quitté le lycée, tout d’abord en tant qu’assistant pour monsieur Terasawa (Buichi Terasawa, l’auteur de Cobra, NDR), mais sa série en cours s’est arrêtée peu après, puis j’ai surtout travaillé comme assistant pour monsieur Takahashi (Yoshihiro Takahashi, auteur aux œuvres non traduites en France, NDR). Peu après, j’ai pu entamer ma propre série, Tetsu no Don Quichotte (Le Don Quichotte de fer, non traduite en France, NDR) qui parlait de motocross. Cela faisait à peine un an et demi que j’étais assistant auprès de monsieur Takahashi…
Buichi Terasawa et Yoshihiro Takahashi sont donc en quelque sorte vos deux mentors ?
J’ai surtout beaucoup appris auprès de monsieur Takahashi. Au début, je n’aimais pas son style de dessin mais mon éditeur a insisté pour que je reste à ce poste, et il a bien fait car on m’a ensuite confié très rapidement des tâches importantes. C’était très formateur et je suis très reconnaissant envers mon éditeur et envers monsieur Takahashi. Il y a aussi eu Kazuo Koike (scénariste entre autres de Crying Freeman, NDR) qui m’a appris beaucoup de choses sur la création des personnages. A cette époque, j’étais très jeune et je ne cherchais qu’à créer des héros cools et très forts, et c’est lui qui m’a appris à leur donner une âme.
Vous avez dit un jour avoir été très influencé par Frank Frazetta…
Oui bien sûr, je suis très très fan de Frank Frazetta. Quand j’étais au collège, j’étais déjà admirateur du travail de ce dessinateur. Ce n’est pas le seul dans ce genre, par exemple j’aime aussi beaucoup Boris Vallejo..
Est-ce que l’image de Raoh juché sur son énorme cheval Kokuo est un hommage direct à Frank Frazetta et son Death Dealer ?
Oui tout à fait, c’est l’image que j’avais en tête lorsque j’ai créé Raoh sur son imposant cheval, cela est effectivement directement inspiré de la célèbre illustration du Death Dealer.
Tout le monde doit vous parler de Hokuto no Ken en France, et notamment des histoires de censures et de scandale autour de l’adaptation animée lors de sa diffusion chez nous, alors parlons plutôt de votre dernier projet à être paru ici. Comment êtes-vous arrivé sur le projet Bonolon – le gardien de la forêt (édité chez Nobi Nobi en France), qui est un livre pour enfant qui tranche radicalement avec votre style de récit habituel ?
C’est vrai qu’on me parle beaucoup de Hokuto no Ken, et on m’a parlé de ces histoires autour de la violence, ce qui m’a beaucoup étonné car cela n’est pas du tout vu de la même manière au Japon où l’on perçoit le second degré qui a peut-être dû se perdre en traduction… En ce qui concerne Bonolon, c’est très simple : j’ai eu des enfants moi-même, et je voulais un livre fait de ma main que mes enfants pourraient découvrir dès leur plus jeune âge. Il fallait donc évidemment quelque chose de plus accessible et j’en suis naturellement venu au format du livre pour enfants car les miens étaient très petits.
Merci !